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Philosophie: Holisme, Holistique

, (dernière mise à jour: )

Introduction

Le terme holistique est de plus en plus utilisé dans le domaine de l'énergétique, du développement personnel, des médecines naturelles et de la spiritualité. Mais que signifie-il vraiment?

Approche didactique

Définition du mot: Holistique (adjectif)

Bon réflexe que de s’en remettre au dictionnaire1, malheureusement, en ce qui concerne les adjectifs, souvent nous sommes éclairés, mais à peine:

« Qui relève du holisme, qui s'intéresse à son objet dans sa globalité »

Dictionnaire Le Robert, Holistique

« Qui relève du holisme… » qu’est-ce donc que ce terme barbare: holisme?

Définition du mot: Holisme (nom masculin)

La définition du substantif de l’adjectif holistique, le holisme donc, nous permet-elle d’y voir plus clair?

« Théorie selon laquelle l'homme est un tout indivisible qui ne peut être expliqué par ses différentes composantes (physique, physiologique, psychique) considérées séparément. »

Dictionnaire Le Robert, Holisme

Commencer une définition de quelques lignes par le terme théorie est plutôt mauvais signe, comment résumer une théorie complexe qui est à la base de principes fondamentaux comme la matière, la vie, l’Homme, la pensée et les relations humaines en une vingtaine de mots? Bien que correcte, cette définition ne permet en aucun cas au néophyte d’appréhender le concept de holisme, et encore moins de l’assimiler ou d’utiliser dans son quotidien les avantages d’une réelle approche holistique de tout sujet.

Une démarche didactique de la théorie du holisme serait fastidieuse et pour le moins rébarbative. Par ailleurs, il existe de nombreuses sources de très grande qualité auxquelles je vous renvoie. De sorte à garder la lecture de cet article agréable, éducative et surtout, je l’espère, utile et pratique, prenons un point de vue plus philosophique. Mais juste avant, un dernier point didactique qui va beaucoup nous aider dans notre compréhension conceptuelle, étudions l’origine et l’étymologie du terme holisme et de son adjectif holistique utilisé si fréquemment de nos jours.

Origine et étymologie des termes: holistique et holisme

Photo de Jan Christian Smuts
Jan Christian Smuts
1870-1950
Premier ministre
d'Afrique du Sud
(1939–1948)

Le terme holism est un néologisme anglais construit par Jan Christiaan Smuts en 1926 pour appuyer sa théorie de l’évolution dans son ouvrage Holism and Evolution2.

Holisme s’adosse ainsi à la racine grecque hólos qui signifie « entier ». D’où la fin de la définition du mot holistique: « …, qui s'intéresse à son objet dans sa globalité ». Il est vraisemblable que l’auteur ait pu forger ce mot également en partie pour sa ressemblance phonétique avec le terme anglais « whole » qui signifie complet, total.

Approche philosophique

Contexte historique

Le concept de holisme a probablement des racines dans la cosmogonie mythologique des grecs anciens3 et dans les oeuvres de Descartes, mais ce n’est réellement qu’après la publication de l’ouvrage Holism and Evolution2 en 1926 que cette théorie commence à réellement créer débat car elle circonscrit l’évolution à un no man’s land entre science et philosophie.

Étant donné l’usage fait ces dernières années du terme holistique, beaucoup pensent qu’il s’agit probablement d’un terme ancien, voire sacré et mystérieux. Hors, il n’en est rien, le concept est relativement récent, à peine 100 ans, et très académique. Il n’a de mystérieux que son sens réel et complet, trop souvent ignoré. Nous verrons cependant plus loin que notre attirance pour le terme et le concept véhiculé est bien naturel. En effet, selon Jan Christiaan Smuts, le holisme serait la nature ultime de toute organisation, de la matière à la vie, en passant par les relations humaines.

Vision

Selon Jan Christiaan Smuts, le holisme est défini comme…:

« …la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice.»

Jan Christiaan Smuts, Holism and Evolution

En d’autres termes, il complète le point de vue d’Aristote qui aurai écrit:

« La totalité est plus que la somme des parties »

Attribué à Aristote

Aristote a lui même été souvent décrié4 pour cette phrase qui lui est attribuée, mais que l’on ne retrouve pas en l’état dans ses oeuvres. Décrié en grande partie de par le fait que même s’il ne l’a pas formulée de cette manière, elle se rapproche très clairement de plusieurs argumentations faites dans un contexte mathématique. Pour résumer et simplifier, il considère qu’une droite est plus que la somme de ses points. Mais il s’agit d’un point de vue philosophique d’un concept mathématique… Ce qui fait bien naturellement bondir nombre de mathématiciens5 qui considèrent qu’en géométrie la droite désigne un objet géométrique formé de points alignés6, donc ni plus, ni moins que la droite résultante.

Bien que sa théorie soit spéculative, Jan Christiaan Smuts ne la présente pas comme abstraite, mais bien au contraire comme le résultat d’une observation sous un angle nouveau de la nature et de son évolution. Ce point est fondamental dans la compréhension de son point de vue. Il considère que les ensembles ont tendance à être la somme de leurs parties. « ont tendance », ce n’est donc pas systématique, nous ne sommes pas dans la théorie. Autre point clé, « évolution créatrice », évolution implique une échelle macroscopique, il ne prétend pas que ce soit systématique ni valable pour tous les points de détail. Son argumentaire précise que tout ceci est possible car les éléments sont organisés et oeuvrent dans un but commun et introduit ainsi la notion d’intention. Il prend en exemple le corps humain qui est constitué de 10’000 milliards de cellules qui oeuvrent pour la survie de l’individu qu’ils constituent et qui est bien évidement un tout bien plus grand et surtout organisé et uni que le même nombre d’être unicellulaires non-organisés que représente le plancton (dans environ 1’000 litres d’eau, environ 5 baignoires).

Approche holistique

Le corollaire qui découle de la contribution de cet ouvrage est ce qui nous intéresse le plus dans le contexte dans lequel est habituellement utilisé l’adjectif holistique.

Si le tout est plus grand que la somme de ses parties, il est alors nécessaire d’étudier l’ensemble comme étant indivisible et non pas uniquement la somme de ses parties, car elles ne suffisent pas à le définir.

La deuxième partie de la définition de holistique « …, qui s'intéresse à son objet dans sa globalité » devrait maintenant être plus claire. On étudie donc un sujet dans son ensemble.

En [thérapie | médecine | massage | soins | coaching | enseignement | formation | accompagnement | …] holistique, nous nous occupons donc de l’humain sur les aspects: physique, énergétique, émotionnel, mental, relationnel, socioculturel, environnemental, transpersonnel, spirituel et, en fait, de tout ce qui est pertinent. En théorie, le praticien s’occuperait de tous ces aspects. En pratique, la très grande majorité des intervenants adossent le nom de leur pratique au terme holistique dès qu’ils prennent en considération plus d’un seul de ces aspects… d’ailleurs l’approche holistique est souvent présentée comme tenant simplement compte du corps, du mental et de l’âme (sans même prendre la peine de clarifier ce qu’ils entendent par âme, terme qui a de très nombreuses significations relatives au courant de pensée qui l’emploie, de même que le terme esprit.

Autres contributions

Sémantique générale

Alfred Korzybski, dans sa jeunesse contemporain de Jan Christiaan Smuts, a également énormément contribué à cette approche de vision globale, il y a d’ailleurs consacré toute une conférence dans le contexte de la recherche en biologie en 19637.

Tout au long de sa carrière, il a beaucoup parlé des parties et des touts à différents niveaux logiques. Il tentait de persuader les gens de prendre les sujets dans leur globalité et de penser en échelles infinies car il considérait que les approches scientifiques habituelles étaient trop réductrices et freinaient, voire empêchaient, les avancées majeures dans certains domaines. Opinion de plus en plus partagée dans la communauté scientifique de nos jours8.

Son point de vue n’était pas du tout orienté vers l’énergétique ou la spiritualité, mais clairement du domaine de la logique pure.

Manque d’applications pratiques

Les contributions de Jan Christiaan Smuts et d’Alfred Korzybski on eu un impact très important, mais hormis le changement de point de vue induit, il est, à ce stade, très difficile d’en dériver des outils pratiques utiles en thérapie. Mais deux autres contributeurs ont permis de changer cet état de fait.

Apparition des Holons

Arthur Koestler, polytechnicien, essayiste et philosophe du milieu du 20ème siècle, bien que contemporain d’Alfred Korzybski, n’a jamais fait sa connaissance, mais a de toute évidence été particulièrement influencé par son oeuvre. Il a d’ailleurs déclaré dans une lettre connaître son travail et être en accord avec la plus grande partie de ce qu’il dit9. Louis Quesnel les cite du reste tous deux comme devanciers (contributeurs) de la créatique (science de la créativité et de l’innovation)10.

Jusque là, les principes holistiques étaient représentés sous forme de cercles concentriques, chaque élément était nommé selon l’exemple spécifique choisi par l’intervenant ce qui implique qu’il y a un premier et un dernier élément ce qui fausse complètement la perception du modèle qui est pensé comme étant infini autant vers le haut que vers le bas (voir plus loin).

Constatant que chaque élément fait partie d’un tout, et que ce tout est un des éléments faisant partie d’un autre tout, il convenait de trouver un nom pour chaque élément qui induise l’idée d’être complet, entier (whole) tout en étant une partie d’autre chose et également de trouver un moyen efficace de représenter un concept aussi novateur. Arthur Koestler créa donc le néologisme de holon, décida de représenter ces hiérarchies sous forme d’organigrammes et d’appeler ce type de graphes une holarchie (hiérarchie de holons).

Abstraction et ouverture sur des modèles novateurs

En permettant une réelle abstraction des exemples habituels, un nouveau champ de possibles, lui aussi illimité pour le coup, est rendu possible. Représenter le concept de Holisme en tant que hiérarchie peut nous paraître évident à notre époque, mais 20 ans après la parution de Holism and Evolution, après la deuxième guerre mondiale donc, c’était totalement novateur et a permis à de nombreux intervenants qui avaient jusqu’alors eu probablement des problèmes à assimiler et surtout à exploiter les théories de Jan Christiaan Smuts de penser en termes d’holarchies et d’en dériver de nombreux nouveaux modèles.

Structure holarchique de l’Univers

Ce principe que tout est à la fois un tout et fait en même temps partie d’un système plus grand amène à des questions fondamentales en science, mais également en spiritualité. L’univers n’est pas organisé autour de nos égos au centre des cercles concentriques (comme plus haut). Ce ne sont que des constructions par lesquelles nous percevons le monde. L’univers est un système vivant de touts imbriqués, chacun composé d’éléments, et constituant ensemble des parties d’un tout plus vaste, à un niveau supérieur, une holarchie11.

Il est intéressant de noter que si nous considérons l’univers comme infini, l’holarchie de l’univers elle ne semble pas l’être, ce qui rend le holisme particulièrement utile pour l’observation des phénomènes infinis. En partant de l’échelle macroscopique (infiniment grand) et que l’univers observable s’étend sur 1x1035 mètres (un 1 suivi de 35 zéros) et que dans la direction opposée (infiniment petit) la limite de l’échelle de Plank se situe à 1x10-33 mètres (une décimale précédée de 35 zéros), nous constatons que le centre exact du connu se situe au niveau de la cellule qui est l’élément fondamental constitutif de… la Vie. L’univers est donc réellement bio-centrique (centré sur la vie), mais au lieu de s’inscrire à l’intérieur de cercles concentriques, la vie est le centre d’une échelle universelle et s’étend dans les deux directions, l’infiniment grand et l’infiniment petit. Il ne reste plus qu’un petit pas à franchir pour lier les deux théories principales de Einstein.

Principe complémentaire: Gestalt

Notre quatrième contributeur principal, Fritz Perls, psychiatre allemand exilé aux USA durant la seconde guerre mondiale, n’était pas du tout versé dans les théories académiques, mais a, au contraire, eu un apport pratique essentiel en extrapolant les concepts du Holisme pour les appliquer à la psyché humaine et obtenir des résultats impressionnants12 dans sa Gestalt-thérapie.

Nous n’allons pas trop nous étendre sur le Gestalt. Il s’agit d’un concept vaste et plutôt complexe qui mérite largement son propre article. Pour imaginer l’ampleur du sujet, il suffit de prendre conscience de la raison pour laquelle le nom de Gestalt n’a pas été traduit. Tout simplement parce que ce mot allemand, qui signifie forme, au sens de « prendre forme », « s’organiser », « se construire » utilisé dans un contexte thérapeutique, doit être expliqué en plusieurs paragraphes dans la plupart des autres langues. À ceci s’ajoute que les thérapies du Gestalt modernes se sont notablement éloignées de la vision qu’en avait Perls, il avait de nombreux détracteurs dans son équipe et après sa disparition ils ont résolument amené cette pratique dans des directions que Perls ne souhait pas suivre13. Mary Henle, sa principale détractrice, a d’ailleurs écrit un essai à ce sujet14 précisant que « … les deux approches n’ont rien en commun ». Essai qui a été vivement critiqué par la suite pour son biais évident et un manque de rigueur scientifique comme elle n’a cité que les écrits de Perls qui abondaient dans son sens et fait l’impasse sur tout ce qui s’y opposait15. Dans la suite de cet article, le terme Gestalt est donc utilisé exclusivement dans le contexte de la vision de Perls et ne fait pas référence à la Gestalt-thérapie moderne, mais à ses origines.

Concentrons-nous donc sur les aspects qui aideront à la compréhension de la partie pratique de cet article.

Une approche holistique cherche à voir la complexité et la richesse des éléments d’un tout, et de tenir compte de l’ensemble des éléments et des niveaux liant le tout. Alors que le Gestalt prend ses bases dans les simplifications faites par le cerveau qui cherche à voir comme un tout un ensemble de choses. C’est à dire de se concentrer sur la forme et non pas la structure. Une technique basée sur le Gestalt s’adresse donc au tout, à un holon comme vu plus haut, en faisant abstraction totale de l’existence d’autres éléments (parents, enfants ou du même niveau dans l’holarchie). La différence peut parraître assez subtile, mais elle mène à des outils thérapeutiques différents tout en ayant d’importantes similitudes de par leurs racines communes.

Clarification par l’exemple

Nous allons prendre l’exemple d’une personne consultant pour un mal de genou (simplifié pour la compréhension):

Pour chaque professionnel ci-dessous, nous faisons évidemment abstraction de sa spécialité et partons du principe qu’il connait, comprend et applique les fondements de l’approche qu’il exerce.

Approche structurelle
Le corps médical va s’intéresser à comment le problème est apparu, essayer de déterminer quels types de dégâts ont été subis dans le genou (os, articulation, ligaments, muscles, …) et traiter le problème en conséquences (anti-inflammatoires, anti-douleurs, immobilisation, infiltrations, rééducation, …).

Approche systémique
Un thérapeute holistique va de son côté essayer de voir, d’analyser, de comprendre et de traiter le problème sous-jacent qui est à l’origine de la douleur, par exemple: énergétique, stress, blessure émotionnelle, trauma non résolu, …

Approche perceptive
Un gestalt-iste va s’adresser au genou directement via un prise de conscience du patient par la communication, souvent par le mouvement, mais également verbalement en dialoguant avec le patient et en stimulant l’imagination et les ressentis.

Les trois approches sont clairement complémentaires et il est même illusoire d’imaginer espérer une guérison complète et durable sans intégrer toutes ces approches d'une manière ou d'une autre.

Principe antagoniste: Réductionnisme

Pour terminer, je souhaiterai juste ajouter que le camp antagoniste au holisme est le réductionnisme qui consiste en la « déduction des propriétés du tout à partir de celles des parties »16, une généralisation en somme. Il est vrai que je suis de nature optimiste, mais personnellement je préfère considérer faire partie d’un groupe défini par l’ensemble de ses membres, avec toute la diversité et la richesse que cela implique, plutôt que par un seul de ses membres, potentiellement le pire…

Conclusion

Comme nous l’avons vu et pour clore cette partie théorique, bien que l’usage le plus courant de l’expression holistique soit relative à certaines formes de thérapies qui visent à traiter la personne dans son entier: corps physique, psychique et spirituel, le holisme est un concept bien plus vaste et riche, il permet de comprendre et d’expliquer bien des concepts et est un outil particulièrement précieux en thérapie comme nous allons en voir quelques exemples maintenant.

Points principaux à retenir:

  • La somme des éléments est plus grande que le tout lorsque les parties oeuvrent dans un but commun.
  • Observer ou traiter les éléments d’un tout dans leur globalité permet de tenir compte de tous les aspects, de prendre du recul et d’adresser des problématiques extrêmement complexes.
  • S’adresser à un élément d’un tout en faisant abstraction de la complexité de tous ses sous-éléments permet de simplifier et de s’adresser au psychique dans son langage, la forme.

Applications pratiques

Il existe un très grands nombre d’applications pratiques du holisme et des approches holistiques, comme la plupart des activités humaines elles vont des plus anecdotiques inutiles aux outils fondamentaux permettant des changements de vie majeurs chez les clients qui cherchent à les atteindre. Nous allons nous concentrer sur quelques applications que l’on peut utiliser en tant que thérapeute ou dans la vie de tous les jours sans formation particulière.

Mais à quoi pourrait bien vous servir des techniques de thérapeutes si vous n’en êtes pas un et que vous ne souhaitez pas le devenir? Eh bien, si vous lisez ces lignes vous êtes probablement d’une manière ou d’une autre en demande de changement, quelqu’il soit, et tout cheminement de développement personnel implique une mise en pratique. Il est très rare d’avoir une réalisation majeure qui amène des changements importants, durables et stables en lisant simplement quelques pages. Ça arrive, mais c’est exceptionnel. Il faut mettre en pratique, travailler sur soi, vous êtes donc techniquement votre propre thérapeute et vous méritez d’être traité par le meilleur! Donc, prenez votre évolution au sérieux, si le sujet vous appelle, formez-vous, maîtrisez les outils et travaillez jusqu’à obtenir les résultats souhaités. On a rien sans rien, il n’y a pas de solution miracle. Un certain nombre d’événement nous a amené à la situation que nous souhaitons changer, il faut les défaire pour atteindre notre objectif.

Se regrouper, collaborer

L'être humain, comme la plupart des animaux, a l'instinct de se regrouper devant le danger ou dans les situations d'adversité, il s'agit d'un mécanisme de préservation de l'espèce.

Avec la diminution de la perception des risques relatifs à la vie courante, nous avons tendance à oublier cet acquis de l'évolution et à nous engager seuls ou en petit nombre dans nos projets. La principale motivation est maintenant de ne pas se faire piquer l'idée dans l'entreprenariat, raison à elle seule qui explique une bonne partie des échecs de création d'entreprises lors des première années.

S'associer à des personnes ayant des objectifs communs est le meilleur moyen d'assurer les plus grandes chances de succès lors de la réalisation de projets ou de résolution de problèmes.

Prendre un point de vue global

Pas de secret ici, nous avons naturellement tendance à le conseiller aux autres, mais lorsque nous sommes concernés, nous avons très souvent le réflexe de nous focaliser sur les points de détail. Il est bien plus efficace de prendre du recul, voir la situation dans son ensemble, prendre un point de vue holistique en somme.

Si nous nous concentrons sur les points de détail nous étudions un cas particulier, il est donc beaucoup plus difficile de trouver des solutions en étant trop spécifique. Et ce d’autant que lorsque les détails sont trop présents, les émotions également, et un émotionnel intense a tendance à obscurcir notre intuition et à stimuler le processus de penser en boucle.

La priorité est de viser une certaine normalité émotionnelle si elle n’est pas présente, par exemple en allant se promener et en observant activement et consciemment son environnement, ou en discutant de tout autre chose avec une personne positive.

Ensuite, un moyen souvent efficace de changer vraiment sa perception de la situation est de prendre le point de vue d’une personne extérieure, par exemple en imaginant quelle pourrait être l’opinion d’un spécialiste du domaine.

Autre méthode qui peut aider, « parler » avec le problème, pas avec la source qui est souvent humaine. Mais personnifier le problème et « discuter » avec lui, comme un coach ou un psychologue vous poserait des questions à vous sur comment la situation est apparue, qu’est-ce qui fait qu’elle persiste, et même si elles ne sont pas applicables en l’occurence, quelles solutions existeraient dans l’absolu… Le problème ne va évidemment pas vous répondre, mais jouez le jeu, le fait de définir la nature de la problématique, de verbaliser une situation, de la formuler de différentes manières et d’imaginer des solutions même si elles ne sont de toute évidence pas applicables dans votre cas spécifique, bloque les mécanismes mentaux de penser en boucle et active les processus cognitifs de recherche de solutions. Vous vous extrayez du problème, la démarche de résolution est enclenchée. Vous pouvez également en profiter pour lui dire ce que vous pensez de lui de sorte à décharger encore un peu d’émotions si nécessaire. À vous de voir si vous voulez le faire subjectivement en dialogue intérieur ou objectivement à voix haute, voire même le truc bien connu de crier ou de taper dans un coussin, c’est très efficace!

Simplifier la complexité

À l’inverse du point précédent, nous sommes parfois confrontés à des problèmes d’une amplitude qui nous apparait comme considérable et il peut être compliqué de savoir par où commencer de par le nombre d’éléments impliqués.

Imaginons que vous trouviez que votre travail actuel ne fait plus sens, que vous avez envie de lancer une nouvelle activité mais que vous n’arrivez pas à prendre la décision si vous devez / pouvez vous lancer ou non. Les implications sont évidemment difficiles à appréhender, risque de ne plus avoir de revenu, perte du lien social au travail, stress, jugement, moins de temps avec les enfants, le conjoint, les amis,… Les domaines de la vie du modèle de Hudson17: Soi, Couple, Enfants, Famille, Amis, Travail représente un outil précieux. Travailler domaine par domaine et séparer les différents aspects permet en général d’y voir rapidement beaucoup plus clair.

Illustration de différents domaines de la vie selon le modèle de Hudson
Les domaines de la vie
Source: Colibris
Excellente source francophone de présentation du modèle de Hudson

Il est possible de s’inspirer de la séparation par domaines de la vie pour tout type d’activité ou de problématique. Dans ce contexte, cette phrase bien connue prend positivement tout son sens:

« Diviser pour mieux régner »

Philippe de Macédoine (père d’Alexandre le Grand)

Notes et références

  1. Nathalie Porte, Pourquoi vous devez absolument consulter un dictionnaire de français
  2. a et b Jan Christiaan Smuts, Holism and Evolution, Macmillan & Co Ldt, 1926, p.362, Amazon
  3. Largeault J., Réductionnisme et holisme, Encycloppædia universalis, (2000) vol. 19, p.523-527
  4. Jean-Paul Delahaye, Le tout est-il plus que la somme des parties ?, Science Blogs, juin 2013
  5. Jean-Paul Delahaye, Le tout est-il plus que la somme des parties ?, Pour la Science, juin 2017
  6. Wikipedia, Droite (mathématiques)
  7. Alfred Korzybski, The need for generalization in biological research: role of the mathematical theory of ensembles, Memorial lecture, 1963, PDF
  8. Jacques Ricard, Pourquoi le tout est plus que la somme de ses parties, Eyrolles, novembre 2008, (ISBN 978-2-7056-6737-5), Amazon
  9. Dans une lettre de 1971 à Institute Trustee Walter Davis, il a commenté: "I know Korzybski’s work and agree with much of what he says."
  10. Louis Quesnel, La créatique: mot nouveau ou discipline nouvelle?, Communication & langages, 1970, PDF
  11. Benjamin Freud, The Holon: Toward a consciousness that we are both parts and wholes, Coconut Thinking, 21 octobre 2021
  12. Mary E. Tilley, What is holism?, Article Document, 15 avril 2016
  13. Gestalt therapy International, Classical and contemporary relational Gestalt
  14. Mary Henle a été critique envers l'usage fait du mot 'Gestalt' par Fritz Perls en 1978 dans un article intitulé "The relations between Gestalt psychology and Gestalt therapy", p.23
  15. Allen R. Barlow, Gestalt-antecedent influence or historical accident, The Gestalt Journal, Volume IV, Number 2, automne 1981
  16. Wikipedia, Holisme: L'existence de deux camps antagonistes
  17. Wikipedia, Frederic M. Hudson

Voir aussi

Bibliographie

  • Jan Christiaan Smuts, Holism and Evolution, Gestalt Journal Press, mai 2013 (ISBN 978-0939266265), Amazon
  • Aristote, Catégories, Flammarion, février 2007 (ISBN 978-2080710826) Amazon
  • Aristote, Métaphysique, Flammarion, février 2008 (ISBN 978-2080705631) Amazon
  • René Descartes, Discours de la méthode, juin 2022 (ISBN 979-8834811381) Amazon
  • Alfred Korzybski, Science and Sanity, Institute of General Semantics, janvier 1995 (ISBN 978-0937298015) Amazon
  • Alfred Korzybski, Une Carte n'est pas le Territoire, Editions de l'Eclat, septembre 2015 (978-2841623716) Amazon
  • Alfred Korzybski, General Semantics Seminar 1937, Institute of General Semantics, janvier 2002 (ISBN 978-0910780155) Amazon
  • Arthur Koestler, The Ghost in the Machine, One 70 Press, octobre 1982 (ISBN 978-1939438348) Amazon
  • Arthur Koestler, Les Racines du hasard, Les Belles Lettres, janvier 2018 (ISBN 978-2251447681) Amazon
  • Arthur Koestler, The Sleepwalkers, Penguin Classics, août 2014 (ISBN 978-0141394534) Amazon
  • Fritz Perls, Manuel de gestalt-thérapie, ESF, janvier 2020 (ISBN 978-2710139935) Amazon
  • Fritz Perls, Gestalt Therapy Verbatim, Real People Press, décembre 1969 (ISBN 978-0911226027) Amazon
  • Fritz Perls, Le Moi, la faim et l'agressivité, Tchou; Tchou édition, janvier 1978 (ISBN 978-2710700937) Amazon

Liens externes